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MythLe 21/12/2007 à 11:34
(je vous regarde parler, je trouve ça beau)
Je ne suis pas si sûr qu'il y ait un évanouissement du religieux. Du spirituel, peut-être, et encore. Dans ce cas, j'irais plutôt vers une transformation du spirituel. Il n'y a plus de portée symbolique, de message ontologique ou quoique ce soit dans une hypothétique théologie moderne. Il y a deux choses qui me poussent à penser que le religieux n'a pas disparu. Ni le spirituel, d'ailleurs.

- La consommation comme vecteur social, dont parle Nil (d'ailleurs, il y avait une véritable "consommation" de la religion au XIXe siècle, une sorte de véritable balance commerciale entre les pêchés et les pardons - notre prof de philo nous a cité la source, mais je ne l'ai pas de tête) mais aussi comme idée supérieure, dans le sens où c'est cette consommation qui régit notre façon de vivre dans la forme, et malheuresement de plus en plus dans le fond.

- La maladie. Quand je vois autour de moi des gens avoir peur de choper le cancer, la sclérose en plaque ou Alzheimer, j'ai l'impression de les voir écroulés sous le poids d'une fatalité incontrolable. Ceux qui, autour de moi, ont eu, ont, ou ont des proches qui sont atteint du cancer voient ça aussi comme une fatalité, comme une lutte presque vaine de l'homme sur la maladie. C'est aussi valable pour le Sida, ou pour toutes les maladies quasi-incurables. On craint ces maladies comme on craint le Dieu Vengeur, et pour les éviter, on essaye d'avoir un comportement pieux: ne pas fumer, ne pas manger trop gras, ne pas trop... ne pas trop... bref, ne pas tomber dans l'hybris. Parce que, contrairement au Dieu vengeur, la maladie est aveugle, tout comme la justice (rapprochement trollesque, j'avoue). Et parce qu'on ne la comprend pas entièrement, ou qu'on n'a pas la main mise sur elle, on cherche à filer droit du mieux possible. C'est une forme de peur purement sociale, mais on pourrait sûrement trouver d'autres exemples dans le domaine du politique. Il faudrait que je me renseigne un peu plus quand même, mais des comportements de la vie de tous les jours me poussent à croire que la religion ne s'évanouit pas, mais qu'elle prend de plus en plus les traits d'une nouvelle mythologie socio-culturelle dans laquelle la science prend une part sans cesse grandissante.