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SasumeLe 07/09/2009 à 15:46
Bon, tant pis pour nous, on ne connaîtra pas les avantages d’Étoilé…

Sinon, pour revenir au sujet initial, je ne sais plus vraiment où on est allés dans le débat, peut-être que je vais me répéter, mais je pense que développer en open-source peut être un pari intéressant pour les entreprises, dans certaines conditions.

Prenons par exemple le cas de Sensio Labs, ils développent le framework PHP Symfony, qu’ils publient sous licence MIT (proche de la licence BSD si j’ai bien compris). Et pourtant ça n’empêche pas la société de prospérer. Sensio Labs fait son blé sur de la formation à Symfony, de l’expertise, de l’intégration, du support, etc. En fait, je dirais que seules les sociétés à forte croissance (donc les plus innovantes, les plus productives) peuvent se permettre de libérer leur code. Je dirais donc que des entreprises qui libèrent leur code livrent certainement des outils de qualité. Peut-être de meilleure qualité que celles qui ne libèrent pas leur code (qui ne seraient pas capable de s’en sortir si on le leur piquait). Bref, j’aurais tendance à penser que c’est comme une marque de qualité, pour une société, de développer de l’open-source. Attention, je ne parle pas des boîtes qui ne font « que » reprendre des outils open-source, mais bien de celles qui les créent.

Les avantages pour les utilisateurs de code libre sont bien résumés sur le site de SMILE :
Dans la sphère économique, la diffusion de l’open source est un atout pour la compétitivité de notre économie en général, apportant à nos entreprises des gains de productivité majeurs, qui contribuent à les rendre plus performantes et plus rentables.
Nous ne pensons pas pour autant que le logiciel propriétaire soit moralement condamnable. Il peut avoir sa raison d’être, et a amené quelques produits de qualité. Mais dans l’informatique on constate que la prime au premier est si forte qu’elle conduit très vite à des situations de monopoles ou d’oligopoles, qui freinent la compétition et l’innovation, et au final coûtent cher aux entreprises.


Certes, les concepteurs, les développeurs ou intégrateurs doivent bien gagner leur vie et l’open source n’est en général pas gratuit. Mais les solutions open source apportent souvent un rapport qualité / prix très favorable. C’est une des raisons de leur très rapide progression en entreprise. Ce n’est toutefois pas la seule. Les solutions open source, parce qu’elles sont diffusées à une très grande échelle, acquièrent rapidement une grande robustesse. Parce qu’elles fédèrent de larges communautés d’utilisateurs, elles disposent d’une dynamique de développement incomparable. Et parce qu’elles sont moins sujettes à des logiques purement commerciales, elles présentent de meilleures assurances de pérennité.

Après, je ne sais pas si c’est forcément une bonne chose de demander à toutes les sociétés de libérer leur code, peut-être que la plupart ne survivraient pas à une compétition si tendue.

Mais qu’est-ce qu’une entreprise peut gagner à libérer son code, sauf à montrer sa supériorité ? En fait, et c’est surtout vrai avec des licences type GPL qui forcent la redistribution à être libérée, les acteurs qui jouiront du code devront à leur tour libérer leur travail, travail qui pourra alors profiter à l’entreprise initiale. C’est ce qu’on appelle une somme non zéro : une entreprise fait don d’une partie de son travail parce que ça ne lui coûte pas grand chose, ce travail a en revanche une grande valeur pour les autres acteurs : ils gagnent plus que ce que l’entreprise perd. Et réciproquement, en libérant à leur tour leur travail, ils peuvent faire un don qui leur coûtera moins que ce que gagneront tous les autres. Dans ce système, tout le monde a intérêt à donner. C’est comme ça que fonctionne aussi l’altruisme réciproque.
Pour continuer sur l’exemple pris au début, Symfony compte aujourd’hui de nombreux développeurs et plus de 200 plugins qui auraient pu difficilement voir le jour si Symfony n’était pas open-source.

Pour conclure, les sociétés peuvent avoir intérêt à libérer leur code, à condition qu’elles soient assez performantes, surtout sous des licences type GPL qui leur garantissent de recevoir des contributions extérieures en échange de leur don.