Je comprends, Folco, d'après tes réponses, tu as dévié de l'Histoire à cause de faits subtils que tu n'as pas compris ou ignorés ou parce que ça te plaisait plus. Et par un subtil cheminement, que tu sois tombé dans une autre histoire dont tu es convaincu. Hippopotame n'est pas arrivé dans ce piège, car il n'est pas confronté au même dilemme que toi. Son erreur est de ne pas avoir compris assez tôt que son explication, bien que détaillée et agrémentée de ce qui semble être des faits vrais ou non, ne vous satisferait pas. Car ce n'est pas ce que vous attendez pour être convaincu. Vous ne pouvez pas l'être d'ailleurs.

Vous n'êtes pas dans l'esprit de la recherche de l'explication de la réalisation de la pièce, mais seulement dans celui du merveilleux et de la volonté de voir quelque chose de magique. Comment peut-on croire que de nos jours, il nous serait par exemple impossible de reproduire de façon visuellement identique un simple bout de tissu tâché et froissé ? Il peut vous sembler étrange que ce soit si difficile au fond. Mais faites l'expérience du recopiage d'un gribouillis d'enfant pour vous rendre compte que la difficulté de la copie n'a rien à voir avec celle de la création.

Dans cette affaire, je ne vois que l'entêtement de doux rêveurs obstinés à défendre une fable coute que coute quitte à utiliser des sources de gens comme eux (peut-être plus malhonnêtes, car créateurs de documents sortis de leur imagination afin de « prouver » leur thèse) et de personnes qui ne se rendent pas compte qu'une idée est plus importante que des faits pour l'interlocuteur. Il y a également celui qui se croit insufflé la connaissance parfaite et exhaustive parce qu'il a (ou dit avoir) lu trois livres de complaisance sur le sujet et qui n'intervient en se donnant une impression d'arbitre omniscient que pour se conforté dans l'idée de celui qu'il est et dans l'histoire qu'il s'est construite ou appropriée.