J'écouterai ça pendant mon prochain footing (dimanche normalement)
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La décision de l'UE, c'est juste de l'esbroufe pour dire qu'ils font un geste, tout en sachant qu'aucun État constructeur de ces missiles (Royaume-Uni, France et Allemagne) ne peut autoriser cela sans l'aval des États-Unis, car nous n'avons pas (oui, même la France) la souveraineté sur ces missiles (il y a 2 pièces fabriquées aux États-Unis, donc les Américains peuvent nous dire non... c'est n'importe quoi).
Le SCALP n'est plus soumis à ITAR depuis 2019, une fois que MBDA a compris que les États-Unis était un allié qui aimait bien mettre des bâtons dans les roues de ses amis (contrat égyptien qu'ils ont bloqué). Pour autant, on reste très largement dépendant du bon vouloir des États-Unis, sur plein de sujets. Il serait peut-être temps de s'en rendre compte (mais le veut-on vraiment ?)
Le Kinzhal (missile "hypersonique" russe) n'est pas hypersonique, du moins il n'en a pas les caractéristiques, et il a déjà été intercepté au-dessus de l'Ukraine. C'est pour ça que la Russie en utilise peu, voire plus du tout... ça fait de la mauvaise pub.
Euh… si, le Kinzhal est hypersonique. Hypersonique a une définition précise et objective (avoir une vitesse supérieure à Mach 5). Le Kinzhal achève sa course à Mach 10, il est donc hypersonique, que ça plaise ou non.
Ça ne veut pas dire qu'il est invulnérable ou ne peut pas être intercepté : c'est un missile balistique « comme un autre » (la seule différence est qu'il est tiré d'un avion et non du sol). Ce type de menace est pris en compte depuis des dizaines d'années par les Américains (les diverses versions du Patriot qui ont 40 ans) et les Soviétiques (les S-300 et ses dérivés). C'est un missile récent et les Russes en ont peu en stock, avec un taux d'interception de 25% (mais impossible de connaitre le nombre de missiles Patriot utilisés
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), c'est surtout pour ça qu'ils en utilisent peu. Pour mémoire, le V-2 qui a fêté ses 80 ans était déjà hypersonique.
Ce qui fait très peur, en revanche, ce sont les missiles de croisière hypersoniques qui sont agiles et qui ont une trajectoire difficile à prévoir. Pour détruire un missile hypersonique, il faut un coup au but et pas seulement exploser à côté (comme pour un missile de croisière classique). Ce n'est déjà pas un sport de masse de percuter un missile à Mach 10 qui vole tout droit avec un missile à Mach 4, mais taper un missile hyper agile à plus de Mach 10, c'est encore une autre paire de manches.
La Russie ne gagne pas sur le front. Ce n'est pas la joie pour les deux côtés... c'est la guerre, mais il n'y a pas de victoire russe pour le moment, ni de victoire ukrainienne.
Bin si, ils gagnent des batailles. Ils ne gagnent pas la guerre pour autant, même si les plus optimistes du côté ukrainien reconnaissent que ça va dans ce sens. Une victoire ukrainienne, en tout cas par les armes, est complètement hors de propos actuellement : les plus optimistes (qui restent raisonnables) pensent à une fin des hostilités où l'Ukraine perd le Donbass et la Crimée.
je ne pense pas que, *ni d'un côté ni de l'autre, les politiques soient fous*. Ils font de grandes déclarations, Russes comme Occidentaux, mais cela semble être plus pour le "show" (qui coûte un nombre incroyable de vies...), et c'est tout ce que c'est pour l'instant, car ils savent qu'ils n'auront pas besoin d'aller plus loin, ou qu'ils ne peuvent pas le faire.
Côté Russe, effectivement, je ne le pense pas. Ils ont clairement perdu le pari initial, mais ils ne sont pas irrationnels pour autant. Côté Américain, ils sont également parfaitement rationnels : ils font en sorte que le conflit dure le plus longtemps possible tout en le laissant à un niveau d'intensité raisonnable. Ça se voit bien quand ils ravitaillent l'Ukraine quand la situation devient trop compliquée. Leur intérêt n'est pas du tout une victoire ukrainienne rapide : c'est d'abord que le conflit s'enlise, puis que la Russie perde. Ça se voit aussi quand la Grande-Bretagne a interdit à l'Ukraine de signer un traité de paix en mars 2022 (confirmé par les Russes et les Ukrainiens). Côté européen, en revanche… je ne parierais pas sur la rationalité. Et je ne sais pas si l'OTAN sera capable d'accepter sa défaite si elle arrivait.