DBVR (DesBlood VR de son nom complet) est un jeu hentai développé par Illusion Software sur PC, sorti uniquement au Japon en 2003.
Ce qui rend ce jeu intéressant c'est la qualité de production qui dépassait la plupart des titres hentai de l'époque: il y a une histoire qui ne tourne pas autour de la sexualité des personnages, le design des lieux et personnages est détaillé et assez réussi, et le tout est en 3D là où les jeux hentai étaient en général en 2D. Une chanson avec des paroles a même été enregistrée pour l'écran-titre!
Le jeu alterne les séquences coquines avec des phases de jeu plus classiques.
Ici je vais volontairement délaisser le côté pornographique du titre et tenter d'en faire une review comme si c'était un jeu ordinaire

A noter que le jeu est sorti en deux versions: d'abord sur CD-ROM puis en 2005 en DVDPG (pour "DVD Players Game", apparemment c'est un terme utilisé au Japon pour désigner les jeux vidéo pour adultes sortant sur ce support).
Technique
Config minimale:
- CPU: P3 500 MHz
- RAM: 128 Mo (256 Mo si WinXP)
- GPU: carte graphique AGP ou PCI (c'est mieux PCI) avec 16 Mo de mémoire vidéo qui supporte Direct3D après DX8 et la lecture MPEG1 (3dfx Voodoo non supporté)
- lecteur CD 8x ou DVD
- OS: Windows 98/me/2000 Pro/XP
- DirectX: 8
- 3 Go d'espace disque
Config recommandée:
- CPU: P3 1 GHz
- RAM: 256 Mo
- GPU: carte graphique AGP avec 32 Mo de mémoire vidéo qui supporte Direct3D après DX8 (GeForce et Radeon OK)
- lecteur CD 8x ou DVD
- OS: Windows 98/me/2000 Pro/XP
- DirectX 8
- 5 Go d'espace disque
Config sur laquelle le jeu a été testé:
- Laptop Acer 5733 PEW71
- i3-380M 2.53 GHz
- 3 Go de RAM DDR3
- Intel HD Graphics 5e génération "Westmere"
- lecteur DVD
- LCD 1366x768
- Windows 7 SP1 - 32 bit - version FR avec language pack japonais
- DirectX 9
- HDD 450 Go
Toutes les options graphiques ont été cochées, le jeu tourne en 1024 x 768 en ratio 4:3 avec des bandes noires sur les côtés si on joue sur un écran large.
L'histoire
DBVR est le cinquième titre de la série DesBlood qui a commencé en 1997.
Nous sommes en 2156, la station spatiale SAFED est entrée en collision avec ce qui semble être un météorite dont trois morceaux sont tombés sur terre en provoquant des raz-de-marée.
Tetsuya et Kaoru sont deux policiers qui sont envoyés en mission de sauvetage d'une fille kidnappée, sans se douter que c'est le point de départ de leur confrontation avec le SAFED.
Bien entendu le futur de la Terre est en jeu, sinon c'est pas marrant

Oh et il y a une dame qui s'appelle Maria Anderson dedans.
Les phases de dialogue sont longues et nombreuses. En tant que non-japanophone j'ai tendance à toutes les zapper, mais ça montre en tous cas une grande volonté des scénaristes de Illusion Soft à raconter une histoire qui tienne en haleine.
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Le jeu
Résumer DBVR est assez simple: c'est comme si Squaresoft produisait un Resident Evil-like au rabais.
Pourquoi mentionner Squaresoft?
Le design des personnages (particulièrement réussi, aaaah Maria) et des lieux de même que leur modélisation fait immanquablement penser au Squaresoft de l'époque PS1-PS2: The Bouncer, Final Fantasy VII... Voyez quelques images, je vous laisse juge.
La ville dans laquelle le jeu se déroule se veut post-catastrophe, mais elle est extrêmement éclairée et colorée. C'est très (trop) propre. Heureusement qu'il y a des carcasses de voiture dans les rues de la ville, autrement on pourrait croire qu'il y fait toujours bon vivre.
Prenons le bâtiment abandonné au début du jeu: toutes les lumières sont allumées à l'intérieur. ça brille de mille feux. Les pièces et couloirs sont beaucoup trop éclairés pour susciter chez le joueur un sentiment de peur, malgré le désordre qui y règle. On est loin du manoir Spencer de Resident Evil. C'est comme ça dans tout le jeu.
Pourquoi parler d'un Resident Evil-like?
On dirige un personnage modélisé en 3D dans des environnements sous forme d'images 2D fixes avec des changements d'angles de caméra quand on sort du champ. Le personnage est équipé d'une arme à feu et fait face à des hommes et des créatures qui souhaitent attenter à sa vie.

Pourquoi dire qu'il est au rabais?
... C'est là que le bât blesse.
La qualité de production est peut-être supérieure à un jeu hentai classique, mais elle est aussi très inégale. C'est dommage car ça la rend globalement en-deçà d'un jeu ordinaire.
Autant les personnages et lieux sont très bien modélisés et détaillés, autant ils bougent assez mal et le gameplay est largement en retrait de son illustre modèle.
L'animation des protagonistes est assez mauvaise. ça ne se voit pas sur les screenshots mais il suffit de voir le jeu tourner pour se dire: "ah oui quand même".
Parlons gameplay. L'interaction avec l'environnement est automatique: il suffit de marcher sur un objet pour le ramasser. Mettez votre personnage en contact avec un élément du décor (ordinateur, porte) et il l'utilisera tout seul.
DBVR fait usage de 5 boutons: un pour ouvrir le menu, un autre pour faire feu avec votre arme, un autre pour recharger et deux pour faire des esquives sur le côté.
Les combats se déroulent de la manière suivante. La portée de votre arme ne dépasse pas quelques mètres, il est donc inutile d'essayer d'abattre vos cibles de loin. Il vous faudra approcher votre ennemi et lui faire vaguement face. Un réticule apparaît alors sur celui-ci et ce n'est qu'à ce moment là que vos balles pourront le toucher. Le gameplay est donc diaboliquement simple: s'assurer d'avoir une arme chargée, venir assez près d'un ennemi et lui vider tout le chargeur dans le buffet, en espérant qu'il n'ait pas le temps de répliquer. Il n'y a pas beaucoup de stratégie.
Vous jouez en munitions infinies et il est possible de sauvegarder à n'importe quel moment, mais ça ne veut pas dire que DBVR sera une promenade de santé pour autant, la faute au système de visée bancal, au respawn des ennemis quand on quitte une zone et à leur placement parfois quelque peu filsdeputier. Il n'est pas rare qu'ils vous attendent derrière une porte pour vous sauter à la gueule dès que vous la franchissez.
Il est possible de jouer avec une manette USB, mais pas n'importe laquelle car elle doit être analogique. Ma PSP Go faisant tourner FuSa Gamepad a été parfaitement reconnue, mais seul le stick analogique permet de diriger votre héros ce qui n'est pas sans inconvénient.
Le contrôle est imprécis et les collisions avec les murs sont assez mal gérées: au lieu de courir "contre le mur", votre personnage "rebondira" et repartira dans la direction opposée à la manière d'une boule de billard heurtant le bord de la table.
Tout irait encore bien si les développeurs de DBVR n'avaient pas omis un élément qui change tout: une ombre au sol. C'est bête à dire, mais un cercle noir sous les pieds des personnages et ennemis aide énormément à la lisibilité de l'action et de la navigation, en plus de leur donner une certaine "adhérence" au sol. Ce point de repère aide le joueur à mieux visualiser le positionnement du personnage qu'il dirige dans l'environnement.
Cette ombre donne également aux éléments une sorte d' "adhérence" au sol. Sans elle, les éléments 3D ne donnent pas l'impression d'être intégrés aux décors 2D.
Tout cela donne l'impression que le Graphic Designer était un pro et que le Game Designer était un amateur.
En tournant pendant une demi après-midi je n'ai pu avancer suffisamment dans l'histoire pour ne débloquer que deux scènes hentai sur neuf. ça donne une idée de la durée d'un playthrough.
Après, je bite rien au japonais et je me balade dans les maps un peu au petit bonheur la chance


La conclusion
Difficile de juger un jeu comme DBVR, mais je vais quand même essayer.
A l'époque de sa sortie en 2003 c'était un jeu intéressant à plus d'un titre: un Resident Evil-like avec un design réussi et une histoire travaillée, avec des visuels qui flattent la rétine tant qu'ils restent statiques, avec des scènes de sexe comportant des charmantes dames (aah Maria) très bien modélisées en 3D. C'était inédit.
La partie gameplay par contre était datée, même déjà à l'époque. Il faut dire qu'un certain Resident Evil Rebirth était arrivé sur Gamecube en 2002, et qu'il avait placé la barre très très haut.
Que dis-je, le gameplay de Des Blood VR était déjà daté à l'époque de la sortie du tout premier Resident Evil sur PS1! Il est même encore plus simpliste qu'un Alone in the Dark, en réalité.
Aujourd'hui, plus de 20 ans après, DBVR a-t-il encore suffisamment pour lui pour attirer le chaland?
Si c'est pour le côté sexuel du titre, il est clair que non. Beaucoup de jeux pornographiques en 3D sont sortis entretemps et ont une "jouabilité" bien meilleure que le titre d'Illusion Software.
Si nous parlons de la partie "mainstream" du jeu, la réponse sera un tout petit peu plus nuancée tout en restant globalement négative.
Malgré tout, le mix improbable des deux genres très différents lui vaut la conclusion suivante: à essayer une fois à titre de curiosité (si vous êtes majeur

Si vous comprenez le jap', peut-être prendrez-vous plaisir à suivre l'histoire, j'en sais rien.
Et puis bon, il y a Maria Anderson dedans quoi <3