(yAroneteux, certains mots ont été enlevés pour préserver l'anonymat des concernés)
Madame, monsieur, bonjour,
L'échec est un tendre mot pour qualifier ce que je viens d'essuyer.
Car un l'échec est pour moi et l'a toujours été, synonyme de nouveau départ, de transition, de bifurcation. Car tous les échecs sont le fruit d'un travail et surtout : d'une leçon à tirer.
Mais quelle leçon à tirer d'un état de fait immuable plutôt que la conséquence concrète d'un travail mal accompli dans un temps donné ?
Je suis informaticien "autodidacte", c'est bel et bien la raison de mon éviction tel que vous me l'avez formulé. Demandez-vous alors s'il y a quelques semaines je l'étais déjà. Il me semble que quatre entretiens préalables avaient suffit à tirer cette tragique conclusion.
Quelle leçon à tirer alors de ne pas avoir eu la chance d'être appelé par téléphone et d'entendre ce refus ? Trois minutes effroyables que j'aurais daigné quémander.
Que sont ces trois minutes après un entretien téléphonique, puis un entretien dans vos locaux avec vous-même et une collègue, après une évaluation téléphonique avec un consultant, après un second entretien physique avec cette fois deux collègues, et enfin le supplice de l'examen (final) dans vos locaux pendant près de trois heures ? Juste trois minutes.
Vous faites la promotion des valeurs citoyennes, d'intégrité morale, de nivellement par le haut des personnes à mobilité réduites afin qu'elles puissent obtenir le minimum de ce qui devrait leur être accordé, à commencer par la simple notion de dignité, mais je constate qu'au revers d'une façade reluisante de bonnes intentions la réalité de l'insertion n'est pas chose acquise, sous-couvert (évidemment) de donner le meilleur à vos usagers, de meilleurs moyens de communication, d'informations. Qu'est-ce qu'un employé potentiel peut donner de plus que le meilleur que ce qu'il a, ajoutez à cela sa motivation à des valeurs humaines profondes, liées à la problématique du handicap et de la mobilité. Je suis touché personnellement par cette problématique, je connais cette vaste plaisanterie que sont certains C.A.T. (Centres d'Aide par le Travail), mais dès lors que nous avons la chance de ne pas être porteurs de handicaps sévères, que nous sommes dans un univers de recrutement franco-français (surtout en opposition au modèle anglo-saxon) où très peu de chances sont offertes aux personnes ayant appris un métier sur le tas, il faut être le meilleur ouvrier et non l'ouvrier le plus dévoué à sa tâche.
Grand bien vous en fasse, vous aurez trouvé un employé, peut-être sortant d'une SSII ou d'un grand groupe, méritant ses 40.000 euros annuels, qui aura accepté vos conditions salariales bien inférieures, qui bénéficiera d'un très joli poste dans un cadre qui me semblait vraiment sympathique. Mais pas d'illusions là dessus, il saura probablement que, pour avoir passé cette batterie de tests, été embauché et bénéficié d'une belle formation à ****** (technologie dans laquelle je m'investissais à plein temps pour votre poste) il prendra ses valises et partira vers un métier moins sacerdotal et bien mieux rémunéré.
Parlons alors de ******, c'est cette même technologie qui aura au final causé une partie de cet "échec" (c'est mon profil autodidacte surtout) et sa fameuse société $$$$$$, cette société qui a effectué l'audit de compétences téléphonique. J'ai deux choses leur concernant; une très sérieuse, une beaucoup moins. Commençons par la première. Le jour de mon entretien, en dépit de l'agacement immédiat de mon interlocuteur d'avoir un CV ou certains éléments n'étaient pas alignés (ce qu'aucun autre ampliataire n'a eu alors comme "souci"), celui-ci m'a avoué être blasé de "devoir travailler pour vous" (sic). Est-il contraint par sa direction, qui aurait signé pour lui un contrat d'audit gracieux pour une association Loi 1901 ? Enfin, et là c'est très drôle, le matin même, quelqu'un a tenté une attaque sur mon site montreuil.net, une attaque de type XSS (vos informaticiens vous expliqueront si vous ne connaissez-pas) et l'auditeur avait bien fait le tour de montreuil.net (selon lui), mais le site a tenu la charge sans broncher grâce à mes compétences autodidactes (il me reste l'estime). Loin de moi de faire une association entre ces deux faits, même si je vous avoue que c'est la première "attaque" en près de quatorze mois d'existence de ce site. Assez déstabilisé par celà, je vous avoue ma certaine appréhension au moment de l'entretien. Que dire à part : "étrange" ? Pour couronner le tout, l'entretien fût bien évidemment calamiteux, avec quelqu'un qui m'a avoué que cela semblait bien "faible" selon lui.
Dernier point, "at last but not least", le fameux test de deux heures. Juste pour rappel, ce vendredi après-midi là, j'étais toujours autodidacte, j'y ai tout fait mais ça ne se lave pas comme ça (nous sommes un peu comme les intermittents). Sorte de "stress-test", couplé à une mise-en-bouche technique bien plaisante. L'ingénieur chargé de me transmettre le test était très clair, je n'aurais pas le temps de tout terminer. Vous savez quoi, je l'ai terminé à plus de 90%, je vous assure. Encore mieux, je l'ai fait relire et tester à un ami que j'estime être, comme on dit dans le jargon des autodidactes : "une pointure, un crack, un geek". Il m'a dit que ce n'était pas très joli mais pleinement fonctionnel. J'ai respecté la consigne, ai créé cette DVDthèque en deux petites heures, avec les notions de protection, d'ergonomie (même si les couleurs n'étaient pas chatoyantes, miséricorde). What else ?
Je suis monté en haut sur la colline, avec le bouquet d'églantine, j'ai attendu votre appel de refus, mais jamais je ne l'ai reçu. Vous étiez débordé, aviez embauché quelqu'un d'autre.
J'aurais presque cru à ces mots, en "gros rouge qui tache" (pour emprunter les mots à notre cher président), ceux de "citoyen", "solidaire", "engagé". J'aurais juste dû me douter qu'un mot faisait peut-être défaut...
"respect"
Toutédi ! Flemme, rage, dmc, etc... bonne nuit.