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Amateurs de films d'action, passez votre chemin. Il faut faire un effort pour accrocher au dernier film de Takeshi Kitano. Comme à son habitude, le rythme est lent et répétitif, le film est long, avec beaucoup de plans fixes, il y a peu de dialogues et le jeu des acteurs est minimaliste. Mais si on accepte de plonger dans le film, on ne reste pas indifférent face à ce monument d'émotion et de sensibilité.
Dolls raconte en parallèle trois tragiques histoires d'amour emmêlées, tout en faisant référence au Bunraku, l'une des trois écoles du théâtre japonais (avec le théâtre No et le Kabuki). Le film est vraiment émouvant, moins par le jeu minimal des acteurs que par la perfection du cinéma de Kitano et la poésie et la simplicité du scénario. Kitano met en scène des situations tragiques et burlesques devant lesquelles on ne sait pas si on doit rire ou pleurer.
L'esthétique du film est très recherchée. Les coloris et les costumes sont très beaux, chaque plan a l'air d'avoir été minutieusement élaboré. La musique est composée par Joe Hisaishi, l'(excellent) compositeur fétiche de Miyazaki et de Kitano. Comme toujours pour ce réalisateur, il a créé une mélodie minimaliste de 3 ou 4 notes, lancinante, tragique, qui colle merveilleusement bien.
De tous les films de Kitano, c'est celui qui m'a le plus touché. Du grand art.
[smiley=1]C'était la complainte d'un hippopotame séduit par une heureuse soirée de cinéma