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Hippopotamu :
Dommage que tu n'aies pas le temps alors, parce que j'aimerais bien lire ça![]()
Bon bah j'ai un peu de temps alors...
Bon là c'est clair, ça va parler des ghettos...(rien de neuf, c'est même un sujet d'actualité assez populiste avec la fracture sociale toussa hein #hehe)#
Le ghetto français
LE MONDE | 22.10.04 | 16h04 • MIS A JOUR LE 27.10.04 | 09h57
Dans un livre publié par La République des idées/Le Seuil, l'économiste Eric Maurin décrit, à partir de données inédites, une société marquée par un séparatisme social généralisé, bien au-delà des quartiers difficiles. Extraits.
Le territoire s'est imposé ces dernières années comme le révélateur des nouvelles inégalités. Il leur a donné un langage pour ainsi dire physique : celui des quartiers et des "cités" où se matérialise brutalement ce que la statistique peine parfois à décrire. Un langage plus complet aussi, car la ségrégation urbaine articule et concentre presque toutes les formes d'inégalités (de revenus, de formations, de destins, etc.).
Pourtant l'évidence peut être trompeuse. Le territoire exhibe certaines formes de ségrégation et en dissimule d'autres. Les "quartiers difficiles" sautent aux yeux,Bah il suffit d'allumer sa TV, ils en parlent quasi à chaque JT
mais pas les stratégies de fuite ou d'évitement qui en éloignent.C'est bien connu, personne ne sait que des quartiers comme le XVIème sont des planques à richards...(encore un truc qu'on avait découvert avant son livre)
Les lignes de démarcation de la misère sont infiniment plus spectaculaires que les ruses de l'esquive (...).La démagogie est de pareille manière infiniment plus spectulaire que l'enfoncement de portes ouvertes(...). (à une phrase pour meubler, je ne sais répondre que par une autre phrase pour meubler)
Pas du tout, c'est une coïncidence ! Si c'est pour lui vers ça que converge les politiques locales c'est qu'il a pas compris que ces politiques sont planifiées et calculées en fonction de la durée d'un mandat. Dans cette optique c'est tout à fait compréhensible que les politiques préfèrent les rustines (avec effet visible à court terme) aux vraies actions de fond
C'est à ces évidences trompeuses qu'a succombé la politique de la ville depuis quinze ou vingt ans.
Abusée par le visible, elle participe d'une conviction d'autant plus partagée qu'elle a pour elle l'intuition la plus commune : le problème central de la société française serait de résoudre les difficultés de quelques centaines de quartiers dûment répertoriés, où se concentre l'essentiel des exclus.Non c'est pas un problème essentiel, c'est pas une histoie de lieu géographique, c'est une histoire d'intégration, d'éducation et de faire respecter la loi républicaine... Le jour ou certaines de ces classes "hautes" qui se sont "réfugiées" dans tel ou tel quartier lapideront un camion de pompiers et ses occupants tu verras qu'on parlera d'agir dans ces quartiers qui à leur tour deviendront sensibles.
La "fracture sociale" passerait entre une minorité de cas extrêmes et le reste de la société, entre une frange d'exclus et la masse informe des inclus.La fracture sociale elle existe entre chaque classe et ses classes contigües, c'est pas parcque des politiques surfent sur les termes en les vulgarisant à outrance qu'il faut les épurer de leur sens.
En somme, le problème se résumerait au "scandale manifeste" des zones les plus déshéritées.Actuellement on tente plus d'estomper le "climat d'insécurité" sur le territoire et ça commence en toute logique par ces "quartiers" parcque qui dit déshérité, dit désespéré, qui dit désespéré dit rien à perdre et dans ce cas c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres© (à tous les dérapages)
Oui enfin je doute que se cantonner au JT fut une bonne idée pour écrire ce livre
Cette représentation sous-estime grandement l'étendue du mal.

Elle fait comme si la difficulté procédait essentiellement de quelques "quarantaines sociales", comme si une soudaine poussée de ségrégation territoriale avait créé 500 ou 600 enclaves déshéritées à l'intérieur d'un paysage relativement homogène et continu.Faudrait pas mélanger les mouvements de création de logements sociaux en masse (à l'époque le plus rentable étant l'empilement, il coule de source que les gens habitant la même barre HLM sont dans le même quartier)et les mouvements volontaires de personnes (là encore on a créé lesdites barres dans des quartiers où les terrains n'étaient pas chers et où parfois rien n'existait, mais après il n'y a pas eu de "choix" on ne donne pas un hlm à une personne de la haute d'une part, et d'autre part, une personne qui se voyait attribuer un logement s'empressait de le prendre (en 70 certains étaient encore en liste d'attente depuis leur retour de captivité en allemagne donc 1946-1947... Et à l'époque ces "ghettos" étaient tout neufs.)
Là chuis d'accord
En réalité, les difficultés sont à la fois plus anciennes et plus générales.
Plus anciennes, car les indicateurs de ségrégation territoriale révèlent une situation à peu près fixe depuis quinze ou vingt ans.Faudrait qu'il regarde un peu comment (à titre d'exemple) à été pensée la reconstruction du Paris haussmanien, c'était déjà le cas, et si ça date de 15 vingt ans j'aurais vu ce haussmann à la TV au moins une fois non ?

Plus générales ensuite, car cette ségrégation déborde largement le problème particulier des ghettos pauvres, que par ailleurs aucune politique n'est parvenue à résoudre. (...)Jean, Jacques et Luc sont trois amis d'enfance, Jean mesure un petit mètre soixante dix, Jacques un bon mètre quatre vingt et Luc quasiment 2m, quand on les prends en photos il ne leur vient jamais naturellement l'envie de mettre Jean et Luc côte à côte, la différence paraissant d'autant plus importante... Ce que je veux dire par là, c'est qu'en se regroupant par classe les gens se retrouvent entre personnes du même rang (social) pouvant se satisfaire de ne pas être dans la classe du dessous, et ainsi une émulsion de bonheur articificiel est créée et les gens vivent heureux, sauf bien entendu la dernière classe de la chaine, celle qui ne peut pas se féliciter d'être au dessus d'une autre, c'est à mon sens normal de faire des choses pour eux, pour qu'à leur tour ils aspirent à ne plus être la dernière clase... Ce prossessus faisant partie intégrante de l'intégration
Oui, «On trouve toujours plus petit que soi» est le début du bienêtre...
De fait, le "ghetto français" n'est pas tant le lieu d'un affrontement entre inclus et exclus que le théâtre sur lequel chaque groupe s'évertue à fuir ou à contourner le groupe immédiatement inférieur dans l'échelle des difficultés.
À ce jeu, ce ne sont pas seulement des ouvriers qui fuient des chômeurs immigrés, mais aussi les salariés les plus aisés qui fuient les classes moyennes supérieures, les classes moyennes supérieures qui esquivent les professions intermédiaires, les professions intermédiaires qui refusent de se mélanger avec les employés, etc.Y'a pas qu'une notion de fuite non plus, il y a à un moment le coût des logements, qui sélectionne à l'entrée et qui est ensuite indexé sur la classe du quartier... On boucle... Et quand ça change, c'est rarement vers le bas (cf les courbes de l'immobilier depuis 1900, modulo les impacts des guerres)
Bref, en chacun de nous se découvre un complice plus ou moins actif du processus ségrégatif.J'irais pas jusue là, j'appelle ça la vie en société, d'ailleurs les définitions de sociétés reprennent parfois le regroupement par classes, d'autant que dans certaines d'entre elles, elles sont institutionnalisées (seignererie/bourgeoisie/gueuserie par exemple)
Ce n'est pas la ségrégation urbaine le problème...
Les quartiers sensibles doivent demeurer naturellement un sujet de préoccupation, mais ils ne sont que le résultat le plus visible de la ségrégation urbaine. (...)
Les mêmes passions qui poussent à se détourner des "ghettos pauvres" président à la sécession des "ghettos chics" à l'autre bout de la chaîne, et alimentent au passage les dynamiques de cloisonnement qui traversent toute la société.Qui la traversent et la construisent, un peu comme la charpente d'un toit...
Le phénomène le plus marqué ne procède d'ailleurs pas tant d'une "ghettoïsation par le bas" que d'une "ghettoïsation par le haut".Une charpente ne soutenant que le faîte(?j'ai un doute là) du toit est totalement inutile
tout ce qui est populiste et démago, c'est pour ça que c'est de la politique et pas de la science sociale...
Dans un pays où le discours politique est régulièrement marqué par
les incantations sur le thème de l'égalité républicaine et le rejet du "modèle américain" - spontanément associé aux ghettos communautaires -Oui bah aux dernières nouvelles Classe != Communauté, mission accomplie en quelque sorte et en plus là bas ils ont pas les mêmes contraintes territoriales que nous...
, la réalité et l'étendue de la ségrégation territoriale font figure de mal social inassumé et de démenti cinglant.inassumé ? va demander à de habitants de Neuilly si ils ne sont pas fiers d'être là plutôt qu'à saint Denis
