Oui, je pense que ce malheureux incident doit servir de leçon aux
collectionneurs ainsi qu'aux futurs responsables et penseurs de la politique
culturelle lorsque cette dernière se penchera réellement sur le patrimoine
vidéoludique. Nous sommes des dizaines à faire un travail qui aujourd'hui peut
sembler dérisoire sur la collection des jeux et des machines. Avec des moyens
privés et des forces limitées. Certes il peut y avoir concurrence entre
certains collectionneurs, mais globalement nous partageons tous un intérêt
commun pour l'histoire de l'informatique et des jeux vidéo. Je propose de
rédiger un manifeste en prenant appui sur cet incident, pour relancer une
initiative à laquelle nous avons commencé à réfléchir avec M05 et Silicium, qui
consisterait à créer un collectif de collectionneurs, sous une forme
associative de fait, ou loi 1901, et qui consisterait à mettre en commun nos
réflexions sur le sujet et faire le bilan des besoins actuels. Réflexion sur la
collection, les conditions de conservation, les besoins en terme de locaux des
associations déja constituées notamment. Pour la part, j'interviendrai
davantage comme médiateur sur le sujet, afin de faire la synthèse des débats,
de rédiger des textes et de porter à la connaissance des personnes référentes
au niveau des collectivités et des Ministères éventuellement concernés par le
sujet. Je peux avoir l'appui de nombreux professionnels du jeu vidéo français,
pour signer un manifeste, mais il ne faut pas se faire d'illusion. La politique
patrimoniale sur ce domaine n'existe pas et si le gouvernement commence tout
juste à s'intéresser au sauvetage de l'industrie du jeu vidéo en France, il
n'est pas près de déclarer un état d'urgence sur la question du patrimoine dans
ce domaine. De toute manière nous sommes d'accord que ce n'est pas le sujet.
L'ensemble des collections privées et publiques en France constitue d'ores et
déjà une base solide en terme d'expérience et de fonds. La question serait de
réfléchir à la manière de préserver ces fonds et de les exploiter le cas
échéant à travers les divers projets existant en France de "musées" ou de lieu
d'exposition par exemple.
Gamotek avec Mo5 et Silicium peuvent servir de relai sur cette question, mais
surtout le collectif ad hoc que nous devons constituer. Dans un premier temps
je pourrais aider à la rédaction d'un Manifeste, la création d'un spip consacré
au collectif, et à la synthèse d'un dossier que nous pourrons communiquer aux
sphères politiques locales et nationales pour réflechir ensemble à la manière
dont les puissances publiques pourraient octroyer des subventions et surtout
des locaux aux associations patrimoniales du jeu vidéo et de l'informatique
grand public.
J'essaye de discuter avec Yvan pour faire un papier sur son aventure et je vous
tiens au courant. Quoiqu'il en soit, qui serait près à soutenir l'initiative et
y participer ?
frank
En tous les cas merci pour ton énergie, ainsi qu'à Philippe
Juste pour info, Frank et Ranglan de Gamotek en fait c'est la même chose...
Bien, je crois qu'il ne faut pas perdre de temps. Voici un plan.
Pour répondre aux questions de Topper d'abord. La principale collection
publique dans le domaine du jeu vidéo est à la BNF puisqu'il y a un dépôt légal
depuis 1992. Ils possèdent plus de 8000 jeux vidéo et quelques machines. Mais
en effet la somme des collections privées est bien plus importante. Tout cela
n'est pas très éloigné de la situation du cinéma dans les années trente, au
moment où un certain Henri Langlois a créé la Cinémathèque Française pour
sauvegarder le patrimoine cinématographique mondial. Il faisait la même chose
que nous, arpentait les brocantes à la recherche de films anciens qu'il
rachetait pour 1F et qui aujourd'hui ont une valeur inestimable et sont la
propriété de l'Etat.
Comme tu le dis en effet les freins administratifs pour la création d'une
association sont à la fois peu de chose, et suffisamment redhibitoires pour
étouffer les initiatives collectives. Je pense que cet incident peut être
fondateur et qu'il serait utile de rebondir dessus pour créeer ce collectif. Il
peut être dans un premier temps informel. Le plus important est que le dialogue
et les échanges aient lieu, qu'il y ait une visibilité, et que cela aboutisse
très vite à quelques constats communs simples et clairs et qui puissent être
entendus. Le compte rendu incroyablement éloquent de Philippe est en réalité un
excellent point de départ. Il doit être complété par Yvan et peut faire l'objet
d'un article je pense. Mais nous pouvons aussi tout à fait imaginer de rédiger
une pétition signée par une vingtaine de professionnels du domaine, que nous
proposerons à quelques journaux et qui pourrait lancer une petite vague
d'intérêt sur le sujet.
Essayons d'y travailler d'ici la fin de la semaine avant que le souffle ne
retombe en s'appuyant sur les structures existantes, Mo5, Oxygene, Gamotek,
TUGVM, Silicium ?
Je propose une petite Assemblée générale le plus rapidement possible, pour
discuter de ces choses, parfaire ensemble manifeste et le communiquer à la
presse si ce dernier est à la hauteur. Est-ce qu'une réunion samedi, vers 15h
dans le 10e au restaurant les Voisins rue Victor Toudic serait possible ? Ou
bien lundi soir même lieu par exemple...
Je propose pour continuer ces discussions de créer une liste dédiée au sujet.
Vous pouvez vous inscrire à l'adresse suivante :
sauverlesjeux-subscribe@y...
A bientôt
frank,
gamotek
ps : je suis absent de jeudi soir à vendredi soir, mon silence sera donc
involontaire jusque là