D'après ce que j'ai compris, ça allait même plus loin : il était impensable de remettre en question quoi que ce soit sur l'orientation donnée au projet, même s'il était manifeste que ce dernier allait droit dans le mur.
C'est un écueil classique de la conduite de projet. Les causes peuvent être multiples : l'auto-aveuglement, la peur d'être la voix dissidente dans le groupe (et d'être blâmé), l'auto-censure ("si tout le monde dit que tout va bien, c'est moi qui dois me tromper"), le cynisme ("ça marchera jamais, mais tant que ça me retombe pas dessus je m'en fous, je suis payé"), l'opportunisme ("si le projet échoue, le manager sera éjecté et je pourrai prendre sa place")...
Par exemple, l'explosion de la navette spatiale Challenger est souvent cité comme la résultante d'un phénomène de ce genre.

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Zeroblog —
« Tout homme porte sur l'épaule gauche un singe et, sur l'épaule droite, un perroquet. » —
Jean Cocteau
« Moi je cherche plus de logique non plus. C'est surement pour cela que j'apprécie les Ataris, ils sont aussi logiques que moi ! » —
GT TurboUn autre phénomène courant qui a pu jouer, c'est qu'on appelle le "sunk cost fallacy", à savoir "on a investi beaucoup dans ce projet ; si on arrête maintenant, on perd tout, alors il faut absolument aller jusqu'au bout".
Un peu comme quelqu'un qui veut absolument faire durer sa voiture le plus longtemps, et qui finit par dépenser tellement en réparations qu'il aurait pu se payer un véhicule neuf et plus fiable.

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GT Turbo Nhut Le 24/09/2024 à 10:11 Comme quoi un chef de projet autoritaire, charismatique, qui a des idées bien précises et qui sait gérer les conflits dans une équipe, ça change totalement la donne.
Tu prends une équipe de foot où l'entraîneur n'a pas envie de froisser l'égo surdimensionné de ses joueurs, et il leur dit: "jouez comme vous le sentez, personne n'a le droit de critiquer votre talent". ça va finir en France 2010, avec des joueurs qui courent partout, une équipe désorganisée au jeu totalement décousu et au final une défaite cuisante qui fait rire le monde entier. Aussi talentueuse que soit une équipe, si elle n'est pas coordonnée le résultat sera au mieux passable sinon médiocre.
Tu suggères une constitution a la Ve République pour la Belgique, c'est ça ?

MK !
Collectionneur, retrogamer.
Enfin, un peu moins maintenant.
Oui, ils en parlent dans la vidéo.

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GT Turbo vince Le 27/09/2024 à 10:09 Et l'action vient de passer de 11 où elle avait dégringolé à 9
vince Le 27/09/2024 à 17:27 (tout à fait et sans aller sur le point godwin on image mal un jeu vidéo sur les US avec les WTC en feu comme goodies)
(voilà, bon exemple aussi)

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« Moi je cherche plus de logique non plus. C'est surement pour cela que j'apprécie les Ataris, ils sont aussi logiques que moi ! » —
GT TurboJe ne sais pas trop ce que sont devenus les AC, mais sur celui et demi auxquels j'ai vraiment joué (le 1 et le 2 donc), il y avait tout un pan de l'histoire dans le présent et en fait on revivait les souvenirs d'un ancêtre (c'était super pratique pour justifier les murs invisibles et de ressusciter d'ailleurs).
Du coup, prendre "LE" samurai noir comme personnage principal ne m'avait pas choqué car ça pouvait paraître plus logique qu'il soit l'ancêtre du personnage américain dans le présent qu'un vrai samurai. Enfin bon, s'il a eu une descendance bien sur (et honnêtement, je me soucie suffisamment peu d'Ubi Soft pour aller vérifier ce point).
Ouais je sais pas si ça vaut tout une polémique. Ils ont pris un risque et voulu faire quelque chose de différent avec un samurai noir. Tant qu'ils essaient pas d'y accoler une possible authenticité historique je vois pas le mal. C'est une œuvre de fiction et c'est bien qu'ils aient de la liberté artistique avec.
Tu peux faire la même polémique par rapport au film ou Denzel Washington joue Macbeth. Est-ce que c'est cracher sur Shakespeare que de donner des rôles a des acteurs afro-américains ? Tant que le film et la performance de l'acteur est bonne...
Sinon allons jusqu'au bout du raisonnement et demandons aux corses de dénoncer le Napoléon avec Joaquin Phoenix comme étant de l'appropriation culturelle.

MK !
Collectionneur, retrogamer.
Enfin, un peu moins maintenant.
Uther Le 08/10/2024 à 18:56 Je serais curieux de voir d’où vient ton papier parce que ça ressemble fortement aux théories du complot habituelles propagées par les ceux se reconnaissent dans le gamergate et qui aiment bien monter en épingle leurs marottes.
Le pouvoir des DEI sur les ventes d'un jeu sont plus que limités et c'est clairement pas ça qui est la cause de l'état actuel de l'industrie. Il y a des milliers de paramètres bien plus pertinent pour expliquer les déboires actuels, par exemple le surinvestissement pendant le COVID et la course idiote de certains éditeurs pour percer dans des domaines saturés.
Ce n'est pas parce qu'il y a des gens qui racontent n'importe quoi sur un sujet qu'il n'y a pas de questions à se poser sur ce dernier (il y a aussi un paquet de hurluberlus dans les mouvements écologistes, par exemple).
Il est quand même incontestable qu'il y a un mouvement global pour mettre du DEI à toutes les sauces, et ce depuis des années. Notamment, des investisseurs comme Blackrock en ont fait un critère pour déterminer le financement. Il y a également des subventions publiques, aux USA et en Europe, qui vont dans le même sens. Et les effets sur l'orientation des projets sont visibles.
Or en matière de ventes, au mieux ça n'a pas d'effet, au pire ça donne des flops retentissants (exemple : les derniers films Disney). Pourtant, les financiers ne sont pas connus pour faire passer la morale avant la rentabilité, ni pour aimer jeter l'argent par les fenêtres. C'est logique de se demander s'il n'y a pas un objectif non avoué derrière un comportement en apparence irrationnel.

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Jean Cocteau
« Moi je cherche plus de logique non plus. C'est surement pour cela que j'apprécie les Ataris, ils sont aussi logiques que moi ! » —
GT TurboCe que tu ne vois pas, c'est que justement, l'adhésion aux critères DEI ne se fait pas en plus ou indépendamment des autres critères, mais à leurs dépends.
Le fait que les films Disney aient un message moral n'est pas nouveau, et pas un problème en soi : ça a toujours été le cas, et les histoires d'origine dont Disney s'est inspiré en avaient un aussi (même s'il était souvent édulcoré lors de l'adaptation en film). Mais s'ils plaisaient aux gens, c'est parce qu'ils étaient avant tout bien écrits, bien dessinés, bien animés et bien mis en musique. Le message moral était implicite, mais ne se mettait pas en travers du reste.
Idem pour Star Trek. Ç'a toujours été une série qui transposait dans l'espace les problématiques sociétales de son époque, et avec un parti-pris "progressiste" assez évident. Mais même si on enlevait cet aspect, les bons épisodes resteraient quand même bons pour d'autres raisons. À l'inverse, certains des mauvais épisodes le sont parce qu'ils ne sont qu'une adaptation paresseuse et caricaturale d'une situation réelle, avec juste une fine couche de peinture de science-fiction dessus.
Or quand on promeut des gens dont la seule compétence est de faire partie de la "bonne" catégorie ou d'avoir les "bonnes" opinions (plutôt que pour leur talent, leur capacité à comprendre les attentes du public, etc.), qu'on les laisse museler les points de vue divergents (la "positivité toxique" dont on parlait plus haut), et insulter publiquement la clientèle plutôt que de se remettre en question... est-il étonnant que les employés compétents s'en aillent ou se fasse virer ? Que le résultat, en plus d'être moralisateur avec toute la subtilité d'une enclume, soit médiocre ? Et que les clients finissent par se lasser et arrêtent de consommer ?

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« Tout homme porte sur l'épaule gauche un singe et, sur l'épaule droite, un perroquet. » —
Jean Cocteau
« Moi je cherche plus de logique non plus. C'est surement pour cela que j'apprécie les Ataris, ils sont aussi logiques que moi ! » —
GT Turbo Nhut Le 09/10/2024 à 09:32 Au sujet de théories du complot voici les miennes:
1) le Sonic moche du trailer du premier film
Pour moi c'était fait exprès pour faire le buzz. Le design définitif était déjà dans les bacs depuis longtemps et on a juste créé un trailer moche pour que les gens en parlent et partagent la vidéo en se moquant. Pub gratuite.
Et ensuite, très (trop) peu de temps après le "bad buzz" le studio sort le bon trailer façon "regardez on vous a écoutés" et les gens sont contents.
2) les memes orchestrés
Un film qui vient de sortir, on fait des memes dessus en reprenant l'une ou l'autre image, les memes deviennent viraux parce que lol et ça fait de la pub gratuite pour le film. ça le fait connaître auprès du grand public qui autrement en aurait eu ràf.
Je pense qu'il est possible que l'origine de certains memes basés sur des licences se trouve dans les agences de publicités virales qui se déguisent en usagers ordinaires sur les réseaux sociaux.
3) les gashapon, jeux de hasard pour enfants pour les rendre addict une fois adultes
Mets une pièce, reçois un jouet au hasard. Si c'est le bon tu es content, si c'est pas le bon t'es dégoûté et tu recommences. Il y en a partout au Japon, et ce système de récompense et de bonheur à très court terme basé uniquement sur la chance appuie sur les mêmes leviers psychologiques que les jeux de hasard où on joue du vrai pognon. Ces mêmes jeux auxquels ces enfants ont accès une fois devenus adultes.
Le système de gacha des jeux vidéoest arrivé plus tard mais profite également de ce conditionnement psychologique.
Certes c'est des jouets, c'est innocent et il y a possibilité de les échanger pour compléter une collection. Tous les enfants qui jouent aux gashapon ne deviennent pas dépendants aux jeux d'argent plus tard.
Les gashapon sont beaucoup moins répandus par chez nous mais nous avons quasiment leur équivalent: les albums de vignettes Panini.
Je n'ai évidemment aucune preuve, juste de très fortes suspicions. C'est bien pour ça que ce ne sont que des théories.

Uther Le 09/10/2024 à 10:23 Pour le 1, ça me parait beaucoup trop risqué d'organiser ça, parce que c'est pas facile d'inverser un bad buzz. Même si c'est vrai qu'il y a de quoi avoir un doûte, quand on voit qu'ils ont pu refaire tous les GCI du héro du film en relativement peu de temps,et qu'on sait la quantité de travail et le prix que ça coûte.
Ce qui me parait plus crédible comme hypothèse, c'est qu'il y avait déjà eu des retours en interne avant la présentation et que les travaux avaient déjà commencé pour corriger Sonic, mais qu'on leur à mis la pression pour présenter le film alors que les retouches n'étaient pas terminées.
Pour le 2, c'est pas du tout une théorie du complot, on sait bien que de nos jours tous les publicitaires travaillent le viral et font ce genre de chose.
Idem pour le 3, c'est maintenant bien connu que des psychologues travaillent pour certains éditeurs pour rendre les jeux plus addictifs et pousser aux achats ingame, c'est même quasi systématique dans les jeux dits Free2Play avec un minimum de budget. Le but est de planifier la difficulté et les mécaniques de jeu pour garder un subtil équilibre : le frustrer assez pour qu'il ait envie de payer mais pas trop souvent pour qu'il ait envie de continuer. Et les mécanismes de récompense aléatoire de type gacha sont en effet un système bien connu pour augmenter les dépenses par rapport à des achats directs, les études sur le sujet sont légion. Et il y a plein d'autres mécaniques connues comme par exemple les monnaies virtuelles qui rendent les dépenses moins concrètes.
Faire cracher des sous au joueur est devenu une activité essentielle dans le business model de beaucoup de jeux. Certaines sociétés sont connues pour dépenser autant dans l’élaboration des techniques de monétisation que dans le gameplay du jeu.
