Hippopotame (./61) :
D'une certaine façon c'est la première peur rationnelle, enfin si on veut échapper au nihilisme.
Possible, mais ça ne change rien. La peur de la mort peut se manifester à travers plusieurs choses, que ce soit une foi aveugle dans un au-delà divin (je crois que Platon dit quelque chose comme ça, mais c'est surtout du Paradis et du Royaume des Cieux dont il est question), ou une foi dans la science comme repoussoir de la mort. Et c'est justement lorsque la science atteint ses limites (avec le cancer ou le sida) que l'on commence à tomber dans une foi aveugle, qui a une visée non pas ultérieure à la mort comme dans la religion, mais antérieure, où on cherche à minimiser les risques. Ce qui est - on tourne en rond, là - un acte rationnel, mais dans le fond, évalue-t-on bien les risques qui nous entourent ? Aujourd'hui, la route est plus risquée qu'une centrale nucléaire. Et pourtant, on craint beaucoup plus Tchernobyl que les accidents de la route. Parce que ce n'est pas la même envergure, et parce que ça n'a pas la même fréquence. On confie les tâches à risques à des experts, et le peuple (ie ceux qui n'ont pas les connaissances nécessaires pour être à même de juger les travaux effectués) est libre de leur accorder leur confiance ou non. A ceci près qu'aujourd'hui, quelqu'un qui n'a pas confiance en la foi n'est pas considéré comme un hérétique (quoique, quand on voit comment sont accueillis l'homéopathie ou la sophrologie...)
Hippopotame (./61) :
Néanmoins cette foi a quand même été sacrément amochée par la première guerre mondiale (et anecdotiquement le naufrage du Titanic) ; plus encore par la seconde guerre mondiale, les camps de concentration et les armes atomiques. Aujourd'hui je n'ai pas l'impression de voir dans la société la confiance d'autrefois en la science. Certes la science est à peu près respectée, parce qu'elle a tenu ses promesses : elle est responsable du progrès du niveau de vie et du savoir. Mais la pensée de l'époque est toute pleine de "dangers de la science", de "principe de précaution", etc... L'engouement pour le progrès scientifique n'est plus très présent.
Je pense qu'elle s'est plus transformée qu'atténuée. Et même si les gens ont de plus en plus de recul face à l'engouement technologique ou biologique (il suffit de voir tous les films apocalyptiques qui montrent la destruction de l'homme qui fait directement suite à une apogée technologique, Matrix le premier, mais aussi tout ce qui se dit sur Google, Echelon, le clonage....) cela ne les empêche pas d'avoir recours à la technologie en permanence. Ceux qui crachent sur l'impérialisme de Google sont souvent les premiers à s'en servir. Je ne fais pas de jugement de valeur, je dis juste que les gens ont conscience du côté obscur de la science, mais lui font quand même, au moins implicitement, confiance. La science reste cependant aux mains des experts, ce qui est, comme le dit Nil, aussi le cas de la politique, de l'économie.
Nil (./67) :
Ben oui mais c'est en ça que pour moi la Croisée des Mondes ne critique pas la religions mais les structures organisées qui entretiennent force et pouvoir sur la base de mensonges et de manipulations.
Bon, je l'ai vu hier soir donc je peux revenir au sujet

Bon film, je ne m'attendais ni à mieux, ni à pire. Mais putain de bordel de schaps de mes deux tentacules, QU'EST-CE QUE C'EST QUE CETTE FIN DE MARDE ??? Aaaahh
je mourrais d'envie de voir la scène où Roger meurt et où ils partent dans l'aurore boréale, ça aurait pu faire une fin magnifique, et un twist de taille à propos de
Marisa Coulter et Lord Asriel. Mais non, une fin de chiotte. Tant pis.
Au reste, c'est du grand public, donc c'est vrai que la question critique est mise au second plan (le visuel prend le pas - film magnifique, c'est vrai, un peu Star Wars quand même par moment... le centre du Magisterium m'a fait penser à Coruscant) mais elle est bien traitée. Pas une adaptation à la Orange Mécanique, mais pas une adaption à la Narnia non plus. Plutôt cool/