Hippopotame (./169) :
Si ça marche […] Est ce vraiment un esprit humain
Un esprit, oui, humain, je sais pas (vu le nombre de neurones, je dirais que ce serait plutôt similaire à un esprit animal, mais gardons-nous des considérations zoomorphiques).
a-t-on le droit d'arrêter la simulation?
A-t-on le droit de tuer un animal ?
Et imaginons qu'on manque de puissance de calcul et que la simulation s'exécute 1000 fois plus lentement qu'un cerveau réel : est-ce encore un être conscient?
Oui, la conscience n’a rien à voir avec la vitesse, seulement avec la complexité, cf.
Je suis une boucle étrange de Douglas Hofstadter.
Pour prendre un exemple informatique : il est strictement équivalent de faire tourner
Deep Blue sur sa machine dédiée et d’utiliser des cailloux sur un long ruban de papier-toilette (0 ou 1 caillou sur chaque feuille) comme machine de Turing pour faire tourner l’algo’ de
Deep Blue : la version cailloux-PQ sera tout aussi capable de battre Kasparov que la version silicium, malgré la différence de vitesse énorme.
Hippopotame (./176) :
Nous avons donc le droit de numériser un être humain, de le simuler et d'infliger à cette simulation les pires tortures concevables et, pourquoi pas, sans même l'informer qu'elle n'est qu'une simulation.
Cf.
Les Pierres de pondération, nouvelle de David Brin qui, pile poil dans le sujet, explore justement cette problématique des droits des simulations.
Hippopotame (./181) :
Dès que quelques instants se sont écoulés et que les deux copies ont vécus dans des environnements différents, il ne sont plus assimilables à la même personne.

On a tendance à oublier que ce qui fait une personne, c’est certes un hardware/software de départ, mais c’est avant tout l’environnement qui va forger cette personne (surtout au début, moins avec l’âge, les connaissances supplémentaires ne modifiant plus beaucoup la manière de penser).
Mais je mets un petit bémol sur « quelques instants », l’échelle de temps au bout de laquelle 2 copies peuvent être considérées comme des personnes distinctes étant proportionnelle à la plasticité comportementale (diminuant avec l’âge), à la vitesse d’interaction avec le monde et à la différence d’environnement : David Brin, dans
Le Peuple d’argile, estime ce temps caractéristique à quelques jours pour l’humain, et il est évident que si je pouvais lire, écrire, penser 100× plus vite, mes copies divergeraient 100× plus vite (Harrison et Minsky, dans
Le Problème de Turing, réduisent ainsi ce temps à quelques secondes pour leur IA, de par sa vitesse de traitement).