Management toxique - Page 2

Aussi défoulatoire que ça puisse être, c'est une mauvaise idée. Il ne faudrait pas donner des motifs à la boîte de transformer ça en licenciement pour faute.

une fois l'agreement signé, c'est bon non?

y'a tjs moyen de limite crosser la ligne mais pas vraiment clairement... je parle pas de faire un croche-pattes a la psychopathe évidemment.

squalyl (./32) :
une fois l'agreement signé, c'est bon non?

Mais la boîte peut aussi faire un coup tordu en retour, même si elle n'en a pas le droit légalement : visiblement ça ne semble pas les déranger, vu ce qui s'est passé jusqu'ici.

Vraiment, si le but est de se sortir de cette situation le plus vite possible, je ne peux que conseiller à Brunni de prendre son mal en patience. C'est extrêmement tentant de se défouler (je le sais, j'ai déjà été dans la même situation), mais si ça te revient dans la figure c'est un coup à le regretter éternellement.

Certes.

Non je n’ai même pas envie de me défouler. Au fond de moi oui j’aurais voulu qu’elle comprenne toute l’affaire, ce que j’avais contre elle (les preuves etc.) et le fait que depuis le début ce qui me dérangeait dans son attitude c’était pas de la fierté mal placée mais que c’était illégal et que ça fait souffrir plein de gens.

Mais sincèrement... les gens comprennent quand ils sont prêts.

ton départ n’empêche nullement de faire tout de même une lettre auprès de la direction concernant son comportement, même éventuellement cosigné avec d'autres anciens employés

On en a déjà discuté avec Brunni. La direction est en copie des emails donc elle est au courant, et les anciens salariés veulent passer à autre chose (on les comprend).

C'est dommage que tu n'aies pas eu les moyens de poursuivre le combat avec ton avocat, tes 2 semaines c'est de l'argent de poche et ils peuvent continuer à te pourrir derrière, en plus avec ton arrêt de travail psy ils peuvent te faire une réputation de petit flocon de neige fragile et vu l'ambiance de bureau ça jouerait contre toi.

Mais si la bataille était trop te demander, je respecte ton choix, c'est pas facile de s'engager dedans quand eux ont les thunes et la marge pour s'en foutre de faire traîner...

*pat* *pat* (#utile#)

Pas grand chose a ajouter que ce qui a été dit. C'est triste mais ça n'est qu'un job. Ça ne vaut clairement pas le coup de s'en rendre malade.

Je ne sais pas comment est la situation au Japon, surtout pour un étranger, mais je pense que tu pourras trouver plus épanouissant pour toi ailleurs.

Merci les gars

En fait la difficulté avec la loi c’est que tu dois être blanc comme neige, sinon la moindre munition que tu donnes te tuera (par exemple rien que dépasser un tout petit peu le temps de pause à midi compte, ou alors un mot légèrement de travers dans n’importe lequel des messages que tu enverras au travail), et tu dois le rester pendant tout le temps de la procédure, généralement autour de 2 ans.

Considérant que le problème initial vient du fait que ma cheffe me demandait trop de trucs difficiles à tenir (et bien qu’ils étaient abusifs dans ce cas, une partie ne l’était pas et me faisait chier quand même), ce n’est pas un bon pari. J’ai justement besoin d’une équipe qui peut m’accepter ou au moins tolérer ma singularité et faire des exceptions pour qui je suis, avec en compensation les avantages propres que j’apporte. La loi n’en a rien à foutre de ça.

Aussi, il est beaucoup plus facile d’accepter une situation difficile, quand tu n’as pas le choix. Par exemple si j’étais esclave, ou si je n’avais pas le choix car pas l’impression que je puisse trouver un autre boulot, etc. alors supporter cela serait juste un défi comme un autre. Mais ici j’ai le choix (c’est ça la liberté, pouvoir choisir pourquoi tu souffres, et non pas de ne jamais souffrir), et je préfère largement tenter une autre opportunité que jouer le jeu de la bosse.

De façon générale, il n'est pas agréable du tout de travailler dans un environnement où ton chef te déteste et fait tout pour te saboter, même avec la loi de ton côté. Je peux éviter ça (en partant et en renonçant à de l'argent potentiel) alors je l'ai fait

Bref j’ai démissionné là, les jeux sont faits. Je vais devoir travailler sur pourquoi j’ai été tant affecté bien sûr, et j’ai une grosse idée déjà. Mais en attendant je peux enfin respirer. Ça fait du bien.

N'empêche je me rends compte elle a vraiment été horrible dans ce qu'elle m'a dit, elle a pris tous les éléments qu'elle pouvait trouver pour me blesser personnellement. Heureusement elle est totalement incompétente donc elle est tombée à côté (notamment les critiques qu'elle a faites sur mon travail et ma communication ; elle a même inclut des débilités genre se moquer du nombre de lignes que j'avais mergé dans master ce mois, dire que j'étais le pire employé qu'elle n'avait jamais vu, que j'allais devoir améliorer ça pour ma prochaine boîte, etc.) et j'ai assez de confiance en mon propre travail, mais quand après je vois les exemples de méchanceté dans les médias, dans les lives (streaming) et j'en passe, je trouve que c'est tout méga gentil par rapport à ce que ma cheffe a fait (ou essayé de faire).

Je ne sais pas pourquoi moi je tombe systématiquement sur des gens qui veulent m'empêcher d'être moi-même, d'avoir un minimum de liberté dans ma façon de faire, alors qu'eux mêmes se permettent infiniment plus. Tant de gens qui utilisent leur rang hiérarchique comme un outil pour valoriser leur ego en détruisant les autres. Peut-être parce que je n'ai pas assez montré de "force" (j'aurais pu crier plus fort qu'elle, lui retourner les méchancetés) et aussi parce que je ne suis pas parti au premier signe que la boîte serait un empêcheur de tourner en rond ? (manque de bol je suis immigré donc ce n'est jamais une bonne idée de partir sur un coup de tête)

Peut-être pare qu'au Japon on a encore le droit d'engueuler ses subordonnés comme un chien qui a mâché les pantoufles, ça aide pas...

Elle est américaine pour l’histoire hein ⚠️
Il n’y a rien de japonais dans cette boîte. Au contraire, souvent ce sont les étrangers qui ignorent les lois locales (j’en ignore moi-même, faute de documentation extensive et de facilité à me renseigner).

Il y a beaucoup de racisme au Japon ?

Hmm c’est difficile de te répondre. C’est pas comparable avec l’Europe car il y a moins d’étrangers donc moins de raison d’être raciste (et puis ils ont géré pour n’attirer que des peuples qui ne leur causent pas trop de problèmes), mais il n’y a pas non plus de discours anti-raciste, du coup ceux qui le sont ne risquent pas de se remettre en question. Résultat dans l’ensemble... rien de bien proéminent, si tu ne le cherches pas, tu peux vivre sans être affecté.

Après c’est valide pour les peuples qui s’adaptent naturellement bien à la société japonaise (les Blancs en général). Au boulot, si tu es engagé c’est que l’entreprise n’est pas raciste (et que ce n’est pas toléré de ses employés) car ils voient une valeur aux étrangers, donc pas de souci. Pour les femmes c’est hit or miss, soit elles aiment et t’auras la même chance qu’un japonais de statut équivalent, soit y a pas moyen.

Pour les asiatiques et peuples du continent indien, c’est plus difficile (il y a un racisme autant niveau travail que sentimental, surtout pour les personnes des "basses couches". Par exemple, la vie en tant que Chinois au Japon est ingrate à moins que tu sois bien éduqué ou sois dans une université), et pour les noirs au niveau travail je crois qu’ils sont moins pris au sérieux (l’image qu’on a, du moins à Tokyo, c’est qu’ils font tous videur de boîte de nuit ou manager de girls bar). Je suspecte aussi que leurs chances ne sont pas les mêmes, mais je n'ai pas de retour d'expérience.

J'y repensais, mais au final là d'où c'est parti c'est que ma cheffe m'a fait des remarques sur ma communication et a eu envie que je change des choses qui avaient attrait à ma personnalité.

Ce qu'elle n'a pas réussi à accepter, c'est que je prenne le droit d'accepter ou pas (personnellement) son feedback. Elle s'est énervée plusieurs fois que "je n'étais pas capable de prendre du feedback at face value". Mais c'est la différence entre quelqu'un de fort et de faible : le fort choisit le feedback qui lui sert (typiquement celui d'une personne qu'il admire et qui a des intentions positives envers lui), alors que le faible choisit le feedback mal intentionné, souvent pour perpétuer son sentiment d'indignité (en gros on t'a dit toute ta vie que tu ne valais rien donc ce feedback t'est usuel, plus probable). C'est résumé par la phrase "no one can make you feel inferior without your consent". Si ma cheffe avait des bonnes intentions et qu'elle était un minimum bonne en communication, elle n'aurait d'ailleurs jamais critiqué des choses considérées ridicules par tout mon entourage.

Dans mon cas j'avais du feedback constructif de gens dont j'admire sincèrement la communication, et de l'autre côté du feedback destructif de ma cheffe, qui n'est elle même pas franchement admirable par quiconque en communication, juste OK au mieux.

Après avoir consulté avec un juriste sur quelle partie de ma personnalité je devais changer pour suivre les instructions de travail, j'avais le choix de prendre son feedback comme d'autres collègues, ou de le refuser poliment (en disant que je respecte la hiérarchie mais que le changement requis est d'ordre personnel, et qu'il s'agit selon moi d'une force d'avoir des personnalités légèrement différentes dans une équipe de recherche et ingénierie) tout en réaffirmant mon engagement à répondre aux instructions hiérarchiques.

Et c'est ça qu'elle n'a pas accepté dans sa fierté. Elle a voulu utiliser son rang hiérarchique et les menaces pour forcer le respect, et le contrôle total sur les autres. Parce qu'au fond il y a une femme blessée qui veut désespément se sentir comme une référence pour les autres, et qui, pour obtenir un respect sincère, devrait d'abord commencer à devenir admirable. Mais comme c'est virtuellement impossible à son niveau (elle est psychopathe), elle choisit le raccourci de la hiérarchie et de la terreur.

Folco: Oui. et en corée aussi.

Problème récurrent de la "culture d'entreprise". C'est en fait une espèce de "norme" psychosociale qui exige que les employés deviennent des androïdes standardisés jusque dans leurs plus petits gestes (chose dont la hiérarchie en revanche s'affranchit souvent sans le moindre scrupule, sauf devant sa propre hiérarchie).

Ce qui amène un système très pervers puisqu'il te fait porter la responsabilité de choses qui ne dépendent pas de toi (c'est ta faute si ton chef est un gros con puisque tu dépasses du rang).

Ce que tu dis, squally, viens en contradiction avec ce que dit Brunni. Je me doute bien qu’il y a des racistes comme partout, je me demande juste si c’est, en quelque sorte, institutionnel.

C'est coutumier dans les deux pays.

En Corée parce que comme en Pologne les voisins se les arrachaient (Chine/Japon et Allemagne/Russie pour la Pologne), au Japon parce que c'est une île, et les insulaires sont souvent plus xénophobes parce qu'ils ont l'habitude de vivre sans frontière commune.

Pour ce que j'ai pu lire sur le racisme au Japon, c'est assez particulier. La véritable xénophobie (au sens de la haine de l'étranger) semble assez peu répandue. Par contre les étrangers restent toujours considérés comme des étrangers, même si ça fait 30 ans qu'ils habitent sur place, ou qu'ils sont nés sur place mais des parents qui ne sont pas tous les deux japonais.

C'est une xénophobie particulière, c'est plus l'idée que le monde se divise en deux, les Japonais (Yamato -ils ont mis une éternité avant d'admettre qu'il y avait au moins une autre ethnie au Japon -au moins les Aïnous) et les autres.

Autres qui sont différents, soit parce qu'ils sentent (un gène présent chez les asiatiques leur donne deux particularités: du cérumen sec et une sueur qui sent peu voire pas) et sont poilus (plus que l'asiatique) ou bien parce qu'ils ne sont "pas assez intelligents" pour comprendre toutes les subtilités de a langue japonaise, qu'ils considèrent comme la plus belle et la plus complexe à cause des différents degrés de langage.
Quand aux métisses, ils sont toujours vus comme des bêtes curieuses en effet.
Enfin la xénophobie ancienne a existé pendant longtemps, jusqu'aux année 90 quasiment.

Je pense que c'est vraiment lié au fait d'être insulaire. Quand tes frontières c'est le vide de l'océan, c'est plus difficile d'accepter quelqu'un de franchement différent.
Sans compter les tensions politiques et idéologiques entre Japon et Corée (imaginez comme entre Belges et Français, mais violent).

Voilà, c'est ça. Et tu as raison, y'a sûrement un rapport à l'insularité (comme pour les anglais - que Folco apprécie beaucoup, comme chacun sait).

Pour ce qui est de Japon vs. Corée, c'est quand même d'un autre niveau de Belgique vs. France : outre le sentiment de supériorité réciproque et la rivalité économique, on parle quand même de crimes de guerre pour lesquels il n'y jamais vraiment eu d'excuses sincères.

Je parlais du mépris qu'ils ont l'un pour l'autre sur le plan culturel et linguistique (le coréen fonctionne sur une syntaxe analogue au Japonais et beaucoup de choses sont très ressemblantes).
C'est pour ça que j'ai ajouté "violent" parce qu'il y a une longue histoire (aggravée par la dictature en Corée pendant la 2de moitié du XX° et le souvenir de WW2, et comme tu dis y a crimes de guerre et expériences humaines).

Le Japon n'a jamais eu à reconnaître parce que, contrairement à l'Europe que les USA n'ont pas pu coloniser et qui a donc dû faire une opération calgon* pour faire bonne figure, les USA ont tenté d'annexer les 2 régions (et en un sens ils y étaient arrivés), donc ils ont exigé qu'on fasse comme si de rien n'était, au mépris des sentiments nationaux. La dictature nationaliste des années 70/80 (Corée du Sud) a participé à raviver ça tandis qu'on a demandé au Japonais d'ignorer en gros que WW2 avait eu lieu (et donc ça pose le même problème qu'en Turquie, c'était l'empire qui a commis le génocide arménien, pas la république, et au Japon c'était l'ancien empire, pas la version "moderne"" et "pacifiste").

* CAAALGOOONNNNNN

Zerosquare (./56) :
Pour ce qui est de Japon vs. Corée, c'est quand même d'un autre niveau de Belgique vs. France : outre le sentiment de supériorité réciproque et la rivalité économique, on parle quand même de crimes de guerre pour lesquels il n'y jamais vraiment eu d'excuses sincères.

Ça remonte à bien plus loin, le Japon ne s'est jamais vraiment remis de l'invasion coréenne par des soldats qui ne jouaient pas selon leurs règles à eux.

Oui voilà ./55 est plus proche de mon impression. Je trouve ceci dit qu’il existe un racisme partout où j’ai vécu, la différence vient de la culture qui culpabilise ou pas, et de la grandeur du sentiment nationaliste.

Pour ce qui concerne le boulot c’est difficile à vivre car j’ai quand même l’impression d’y perdre dans l’histoire. Je vais devoir retrouver qqch, m’investir, subir une période de déception, expliquer à tout le monde...

C’est mon vrai problème je crois, en fait c’était clair déjà il y a 2-3 mois qu’une compagnie avec un manager comme ça ne pouvait pas convenir. Mais j’ai l’impression d’y perdre en fuyant, en ne m’adaptant pas (après avoir passé des années à me conformiser, pour un bonheur moindre). J’ai l’impression que c’est ma faute quand tant d’autres parviennent à (ou choisissent de) s’adapter.
J’ai aussi peur que mes besoins ne soient pas physiquement atteignables et que je doive juste m’adapter au jugement des autres, dans ce cas la boss. C’est le problème que j’ai eu depuis gamin.. on ne m’acceptait pas comme tel, et si je voulais évoluer il FALLAIT que j’écoute ce qu’on me dit et change. Mais qu’il y avait aussi beaucoup de gens jaloux et mal-intentionnés, qui ont cherché à détruire ma singularité. Je n’arrive juste pas à déterminer ce que je devrais écouter ou pas. Cette cheffe ce n’est clair que plusieurs mois plus tard qu’il ne fallait pas lui donner d’importance.